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2013/10/17

La Ginat , Les Droites, Trip report

La Ginat est désormais la voie la plus classique de la face Nord des Droites. Avec des difficultés essentiellement glaciaire (V) et un peu de mixte (M4/M5) sur 1000 mètres de haut, cet itinéraire peut se gravir en toutes saisons lorsque les conditions s'y prêtent. Cette voie fut nommée ainsi suite au décès lors de la descente de Jean Ginat alors qu'il venait d'en réaliser la première ascension en compagnie de Jean-Pierre Simond, Jean-Marc Troussier et Gilles Modica un jour de Juillet 1978. Oui 1978 et les piolets droits...Ca laisse songeur, de même que de s'imaginer le quatrième parcours de la face en 1969 (longtemps après la conquête des faces nord classique) par Reinhold Messner en solo dans un horaire hallucinant. Bien que cette face garde un caractère austère et sévère, suivant la stratégie employée pour la gravir la notion d'engagement est amoindrie. Avril 2013, hiver bien neigeux mais un anticyclone arrive pour quelques jours. La face n'a semble t il pas été gravie depuis plusieurs semaines mais les conditions semblent correctes, pourvue que la neige ait purgé. Marc-Antoine Turgeon, 9h30 du matin, moins de 3 heures après avoir quitté son lit douillet et 10 min de glisse facile depuis les Grands Montets, il est temps de troquer les bottes de ski pour les chaussures d'alpinisme. A noter que de nombreuses cordées gravissent la voie les skis sur le dos, chaussures de ski au pied. Marc-Antoine Turgeon et Antoine Moineville remontent les premières pentes à l'inclinaison modérée après avoir franchie les rimayes. On se retrouve rapidement au pied de la goulotte Messner où on rejoint une cordée qui avait emprunté la benne de service et que nous suivrons une grande partie de la journée. Les pentes qui permettent de rejoindre le mur raide à mi paroi sont plongeantes mais la progression aisée et rapide ce jour-là ne firent qu'en accentuer le plaisir. A partir de là, la qualité de la glace va se détériorer et le rythme ralentir. Ce qui paraissait jusque là comme une gentille balade devient désormais une véritable ascension où concentration et détermination sont nécessaires. A droite des longueurs raides médianes on aperçoit la Jackson, variante à 90°. Une longueur de mixte ludique permet de rejoindre les rampes et raides ressauts de la deuxième partie. A l'heure où on se retrouve au pied de la dernière longueur raide, l'après midi a déjà bien avancé. Cette longueur sera ce jour là le crux de la voie avec un peu de mixte délicat et de la glace à la qualité désirable. Sur cette photo ci-dessus Marc-Antoine est assis sur ce qui est surement le seul fauteuil disponible en 1000 mètres de paroi. Antoine Moineville sur ses pointes d'aciers au-dessus du vide désormais bien marqué. Derniers 10 mètres raides avant le couloir final à 50° et le jour tire à sa fin. On descendra de nuit après une bonne pause à la brèche sommitale afin de profiter de bonnes conditions de regel dans le versant sud qui chauffe (et bouge) avec les chaleurs de l'après midi. Matériel: 2 cordes de 60 m, 3 camalots, 3/4 coinceurs, 8/10 broches. Photo et texte lesoy photography.

1 comment:

  1. Hé hé, tu te mets à raconter de véritables histoires en mots en plus de tes photos, c'est bon ça ! Continue mec, ça fait vraiment du bien de lire des tranches d'ascensions de derrière un bureau lyonnais.
    J'ai vu ta participation au concours C2C, je te souhaite autant de succès que l'année dernière (ou la précédente je sais plus).
    A bientôt en montagne j'espère.

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